29ème Dimanche ordinaire    Luc 18, 1-8  – 19 octobre 2025

ÉVANGILE de Jésus Christ   

 

« Le publicain redescendit dans sa maison ; c’est lui qui était devenu juste, plutôt que le pharisien » (Lc 18, 9-14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes
et qui méprisaient les autres,
Jésus dit la parabole que voici :
    « Deux hommes montèrent au Temple pour prier.
L’un était pharisien,
et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts).
    Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même :
‘Mon Dieu, je te rends grâce
parce que je ne suis pas comme les autres hommes
– ils sont voleurs, injustes, adultères –,
ou encore comme ce publicain.
    Je jeûne deux fois par semaine
et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’
    Le publicain, lui, se tenait à distance
et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ;
mais il se frappait la poitrine, en disant :
‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’
    Je vous le déclare :
quand ce dernier redescendit dans sa maison,
c’est lui qui était devenu un homme juste,
plutôt que l’autre.
Qui s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

PREMIERE LECTURE

« La prière du pauvre traverse les nuées » (Si 35, 15b-17.20-22a)

Lecture du livre de Ben Sira le Sage

Le Seigneur est un juge
qui se montre impartial envers les personnes.
    Il ne défavorise pas le pauvre,
il écoute la prière de l’opprimé.
    Il ne méprise pas la supplication de l’orphelin,
ni la plainte répétée de la veuve.
    Celui dont le service est agréable à Dieu sera bien accueilli,
sa supplication parviendra jusqu’au ciel.
    La prière du pauvre traverse les nuées ;
tant qu’elle n’a pas atteint son but, il demeure inconsolable.
Il persévère tant que le Très-Haut n’a pas jeté les yeux sur lui,
    ni prononcé la sentence en faveur des justes et rendu justice.

LE PIÈGE DU CONTENTEMENT DE SOI ! 

Jésus raconte l’histoire du pharisien et du publicain qui viennent prier au Temple. L’évangile de ce jour a donc deux entrées. Le pharisien suit minutieusement tous les rites de l’époque et ne peut s’empêcher de se flatter parce que grâce à ses efforts, il plaît à Dieu. Le publicain, quant à lui, ne peut que demander à Dieu d’avoir pitié de lui tant il a conscience de ses péchés. Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? 

En premier lieu, il y a l’avertissement de Luc : qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé. Il y tient puisqu’il énonce ce principe à deux reprises. 1 On ne peut pas s’empêcher d’imaginer les expériences cuisantes que Luc pou- vait faire dans le milieu chrétien qu’il connaissait. Passons. Mais gardons- nous donc de nous rehausser au-dessus de ces croyants de la première heure. 

Mais ensuite, il y a le cadre de la parabole. Il nous permet d’approfondir cette dernière. L’intérêt de cette histoire est en effet que Jésus entre dans notre lien avec Dieu par le biais de notre prière. Ici, peu importe l’image que nous pré- sentons à notre entourage. L’attention est portée sur l’image que nous présen- tons à nous-mêmes. Pour éviter l’hypocrisie, nous aurons tendance à nous pré- senter à nous-mêmes comme le publicain. Et nous n’aurons pas tout tort. Notre prière n’est-elle pas parfois mêlée comme une salade russe, caviardée de tous nos petits désirs et rejets personnels ? Finalement, nous risquons de nous en sortir assez satisfaits de constater notre misère. 

Et c’est là que réside le piège. Cette satisfaction d’être du « bon » côté peut aboutir pile à ce que nous soyons comme le pharisien. Pire que ça : nous ajou- tons pour parfaire le tableau une petite touche de mépris à l’égard de ceux qui n’auraient pas notre grâce. Et le plus grave est que nous en venons à oublier que la prière est une faveur, qu’elle vient de Dieu ! 

Oui, nous sommes vraiment presque tous des publicains mais, cela étant, nous n’avons absolument aucun mérite. Assumons vraiment nos faiblesses. Comme le dit Saint Paul : « … nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intervient pour nous en gémissements inexprimables, … »2 

Dominique Haenni 

PSAUME 33 (34)

R/ Un pauvre crie ;
le Seigneur entend. 

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m’entendent et soient en fête !

Le Seigneur regarde les justes,
il écoute, attentif à leurs cris.
Le Seigneur entend ceux qui l’appellent :
de toutes leurs angoisses, il les délivre.

Il est proche du cœur brisé,
il sauve l’esprit abattu.
Le Seigneur rachètera ses serviteurs :
pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge.

DEUXIÈME LECTURE  

 

« Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice » 

Lecture de la deuxième lettre de saint Paul apôtre à Timothée

Bien-aimé,
    je suis déjà offert en sacrifice,
le moment de mon départ est venu.
    J’ai mené le bon combat,
j’ai achevé ma course,
j’ai gardé la foi.
    Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la justice :
le Seigneur, le juste juge, me la remettra en ce jour-là,
et non seulement à moi,
mais aussi à tous ceux qui auront désiré avec amour
sa Manifestation glorieuse.
    La première fois que j’ai présenté ma défense,
personne ne m’a soutenu :
tous m’ont abandonné.
Que cela ne soit pas retenu contre eux.
    Le Seigneur, lui, m’a assisté.
Il m’a rempli de force
pour que, par moi,
la proclamation de l’Évangile s’accomplisse jusqu’au bout
et que toutes les nations l’entendent.
J’ai été arraché à la gueule du lion ;
    le Seigneur m’arrachera encore
à tout ce qu’on fait pour me nuire.
Il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste.
À lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.

    – Parole du Seigneur.