FÊTE DIEU  – Luc 9, 11-17 — 22 juin 2025

ÉVANGILE de Jésus Christ   

« Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés »

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
    Jésus parlait aux foules du règne de Dieu,
et guérissait ceux qui en avaient besoin.
    Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »
    Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent :
« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »
    Il y avait environ cinq mille hommes.
Jésus dit à ses disciples :
« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
    Ils exécutèrent cette demande
et firent asseoir tout le monde.
    Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction sur eux,
les rompit
et les donna à ses disciples
pour qu’ils les distribuent à la foule.
    Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.

    – Acclamons la Parole de Dieu.

PREMIERE LECTURE

Melkisédek offre le pain et le vin (Gn 14, 18-20)

Lecture du livre de la Genèse

En ces jours-là,
    Melkisédek, roi de Salem,
fit apporter du pain et du vin :
il était prêtre du Dieu très-haut.
    Il bénit Abram en disant :
« Béni soit Abram par le Dieu très-haut,
qui a fait le ciel et la terre ;
    et béni soit le Dieu très-haut,
qui a livré tes ennemis entre tes mains. »
Et Abram lui donna le dixième de tout ce qu’il avait pris.

    – Parole du Seigneur.

ASSUMER SES RESPONSABILITES 

La multiplication des pains n’est pas un tour de passe-passe destiné à résoudre une situation difficile. La scène se situe dans le cadre de l’enseignement de Jésus. Le soir tombant allait mettre fin à cette journée. Réalistes, les disciples insistent pour que Jésus renvoie tout le monde pour que les gens puissent aller chercher à manger. Guère enchanté par cette perspective, Jésus leur propose de leur procurer eux-mêmes de la nourriture. Les apôtres ont beau faire remarquer que les provisions dont ils disposent ne suffisent pas pour une telle multitude, et qu’au besoin ils sont prêts à aller aux provisions, Jésus n’en démord pas : la solution est en vous, ne tentez pas de vous défiler, assumez vos responsabilités avec les moyens dont vous disposez. Et sans plus attendre il fait ranger tout le monde en bon ordre. Finalement, ce sera la disproportion entre le but recherché et les moyens mis en œuvre qui est le signe de l’intervention divine. 

Plus que n’importe quel autre épisode de la vie de Jésus, les Évangiles rapportent six fois la multiplication des pains. Le récit renvoie chaque fois à l’institution de l’eucharistie. Jésus pose les mêmes gestes qu’au cours de la dernière cène : il prend les pains, se tourne vers le ciel, prononce la bénédiction, rompt les pains, et charge les apôtres de les distribuer à la foule. En refusant de renvoyer ceux et celles qui l’écoutaient pour que chacun se débrouille de son côté, Jésus laisse entendre que la dimension communautaire l’emporte sur le « chacun pour soi ». L’eucharistie ne se réduit pas à une dévotion privée, elle suppose une communauté. Les premiers chrétiens n’ont pas oublié que le Seigneur leur avait transmis le commandement de l’amour du prochain au moment même d’instituer l’eucharistie. C’est bien parce que les disciples ont accepté de mettre à disposition le peu de ressources dont ils disposaient que la foule a pu être nourrie. En confiant à d’autres la distribution du pain, Jésus annonçait déjà le rôle médiateur de l’Église. 

Pierre Emonet SJ 

PSAUME 109 (110)

R/Tu es prêtre à jamais, Christ et Seigneur ! 

Oracle du Seigneur à mon seigneur :
« Siège à ma droite,
et je ferai de tes ennemis
le marchepied de ton trône. »

De Sion, le Seigneur te présente
le sceptre de ta force :
« Domine jusqu’au cœur de l’ennemi. »

Le jour où paraît ta puissance,
tu es prince, éblouissant de sainteté :
« Comme la rosée qui naît de l’aurore,
je t’ai engendré. »

Le Seigneur l’a juré
dans un serment irrévocable :
« Tu es prêtre à jamais
selon l’ordre du roi Melkisédek. »

DEUXIÈME LECTURE  

« Chaque fois que vous mangez ce pain et buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur »

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères
    j’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur,
et je vous l’ai transmis :
la nuit où il était livré,
le Seigneur Jésus prit du pain,
    puis, ayant rendu grâce,
il le rompit, et dit :
« Ceci est mon corps, qui est pour vous.
Faites cela en mémoire de moi. »
    Après le repas, il fit de même avec la coupe,
en disant :
« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang.
Chaque fois que vous en boirez,
faites cela en mémoire de moi. »
    Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain
et que vous buvez cette coupe,
vous proclamez la mort du Seigneur,
jusqu’à ce qu’il vienne.

    – Parole du Seigneur.