EDITO DE LA SEMAINE

Dimanche des Rameaux et de la Passion  – 5 avril 2020

LE RAMEAU ET L’OLIVIER

 

Rappelez-vous : l’an dernier les buis étaient malades et nous étions en manque de rameaux… Aujourd’hui le buis a repris vie dans les haies qui bordent notre église. De magnifiques pousses fraîches d’un vert tendre prolongent les vielles souches… Cette année la nature nous émerveille sous le soleil d’un printemps presqu’insolent… Et c’est nous qui sommes malades… Du virus, de la peur, de l’incertitude et de l’isolement. Et ce sont les arbres qui prennent le relais pour germer de vie !

 Ainsi nous entrons en Semaine Sainte avec tant de contradictions que nos doutes se mesurent à nos convictions. Nous éprouvons dans nos vies et dans la vie de notre monde le paradoxe de la fête des Rameaux : la liesse enthousiaste qui accompagne l’entrée de Jésus à Jérusalem devient la vindicte qui le mène à la croix à la place de Barrabas. La mort en veut à la vie et la haine se mesure à l’amour.

Rappelons-nous de nos rameaux : leur état pitoyable de l’an dernier laisse place à leur fraîche vigueur de cette année. Venez-voir dans le jardin de la cure ! Je vois là une parabole de notre vie actuelle, des morts qui l’accablent et des résurrections qui l’attendent.

Oui, dès ce jour, dit des Rameaux, nous faisons mémoire du chemin du Christ venu assumer notre humanité dans ses fragilités comme dans ses promesses. Son chemin de croix prolonge la présence d’un amour qui va jusqu’au bout. Si nous y sommes entraînés c’est pour en sortir vivants avec lui au matin de Pâques.

Rappelons-nous : au bout du déluge il y avait ce brin d’olivier porté parune colombe, signe de la paix de la nature avec l’humain. Au bout de cette semaine de Passion il y a le germe d’une vie nouvelle réconciliée avec elle-même. Que l’arbre de Pâques porte nos rameaux et nos oliviers; qu’il nous donne de goûter le fruit de notre salut et du salut du monde !

 

                                                                       Philippe Matthey

ÉVANGILE de Jésus Christ selon saint Matthieu 4, 21, 1-11

Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem,

arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers.

Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant :

« Allez au village qui est en face de vous ;

vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle.

Détachez-les et amenez-les moi.

Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez :

‘Le Seigneur en a besoin’. Et aussitôt on les laissera partir. »

Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée

par le prophète : Dites à la fille de Sion :

Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur,

monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme.

Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné.

Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux,

et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent

leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres

et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus

et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David !

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Hosanna au plus haut des cieux ! »

Comme Jésus entrait à Jérusalem,

toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait :

« Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient :

« C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. »

 Pour entrer dans cette Semaine Sainte nous méditons la Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon Saint Matthieu :  Matthieu 26,14 – 27,66

                     

Psaume 21

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Tous ceux qui me voient me bafouent,
ils ricanent et hochent la tête :
« Il comptait sur le Seigneur : qu’il le délivre !
Qu’il le sauve, puisqu’il est son ami ! »

Oui, des chiens me cernent,
une bande de vauriens m’entoure.
Ils me percent les mains et les pieds ;
je peux compter tous mes os.

Ils partagent entre eux mes habits
et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :
ô ma force, viens vite à mon aide !

Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.