PAROLE DE DIEU ET EDITO DE LA SEMAINE

12ème dimanche du temps ordinaire (Mt 10, 26-33)  – 25 juin 2023 

 

NE CRAIGNEZ PAS !

Qu’il est bon d’entendre des paroles qui apaisent nos vies trop souvent perturbées par des soucis et des doutes. Les raisons d’avoir peur ne manquent malheureusement pas dans notre monde, notre société et même nos propres corps. La seule manière d’aider à traverser ces peurs est de renforcer la confiance et la présence d’amour à nos côtés. Rappelons-nous combien parfois dans une épreuve, une simple présence aimante, même silencieuse, à nos côtés nous offre le réconfort ou la consolation.

Dans toute l’histoire de l’alliance on entend souvent ces paroles de Dieu ou de l’un de ses porte-paroles au début d’une étape fondamentale. A Moïse au buisson ardent, aux prophètes au moment de leur appel, à Marie au jour de l’annonciation, aux bergers dans la nuit de Noël, aux femmes devant le tombeau vide. A chaque fois Dieu s’engage envers l’humain et lui dit son attente de collaborer avec lui. « Ne craignez pas » sous-entendu « je suis là avec vous » ! Par cet appel Dieu exprime sa confiance et ouvre une nouvelle perspective à ceux dont il a besoin pour se manifester au monde.

Dans l’évangile de ce jour Dieu vient d’envoyer ses apôtres en mission. Et il est conscient que cette mission, aussi pleine d’amour soit-elle, se heurtera à la résistance humaine. Matthieu adresse ces paroles dans un temps marqué par les persécutions. Les paroles de Jésus leur sont adressées comme un encouragement. Au fond, les disciples prennent le même chemin que leur maître et la crainte dont il est question est celle de laisser mourir l’espérance. Disciples d’un Messie crucifié ils font à leur tour l’expérience de la violence. Et leur témoignage consiste à lever le voile sur un amour plus fort que la mort.

Si Jésus appelle les apôtres  à ne pas avoir peur c’est parce qu’il vit lui-même dans une confiance totale à son Père. Il ne nie pas les tourments de la mort mais il réalise ce que Paul nous annoncera : « ni la mort, ni la vie, ni la peur, ni la souffrance, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu ! »  Romains 8, 38-39.  

Et il nous le dis avec ces deux petites images de la vie fragile qui a pour Dieu une valeur immense. Les oiseaux du ciel en sont une expression. Et les cheveux de notre tête, si infimes et si innombrables sont l’objet de la sollicitude attentive du Père du ciel. En mentionnant ce Père comme le Père des disciples, « votre Père », Jésus nous indique l’origine de l’amour annoncé : c’est en acceptant d’être filles et fils que nous recevons le souffle pour annoncer ce qui est caché.

 « Ne craignez pas ! » Si Jésus peut ainsi rassurer notre foi c’est parce que lui-même fait l’expérience que le lien d’intimité avec son Père lui est nécessaire pour accomplir sa mission jusque dans les plus petites choses pour les agrandir de sa présence. Il nous donne d’entrer nous-mêmes dans ce lien d’amour avec Dieu pour donner gratuitement ce que nous avons reçu gratuitement. C’est en rendant visible le don de Dieu dans nos relations humaines que nous dévoilons sa présence pour toute l’humanité. Telle est notre mission !

Philippe Matthey

DEUXIÈME LECTURE  

« Le don gratuit de Dieu et la faute n’ont pas la même mesure » (Rm 5, 12-15)

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Frères,
    nous savons que par un seul homme,
le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort ; et ainsi, la mort est passée en tous les hommes, étant donné que tous ont péché.
    Avant la loi de Moïse, le péché était déjà dans le monde, mais le péché ne peut être imputé à personne tant qu’il n’y a pas de loi.
    Pourtant, depuis Adam jusqu’à Moïse, la mort a établi son règne, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam. Or, Adam préfigure celui qui devait venir.

    Mais il n’en va pas du don gratuit comme de la faute. En effet, si la mort a frappé la multitude
par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme,  Jésus Christ.

EVANGILE

« Ne craignez pas ceux qui tuent le corps » (Mt 10, 26-33)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

    En ce temps-là,
Jésus disait à ses Apôtres :
    « Ne craignez pas les hommes ;
rien n’est voilé qui ne sera dévoilé,
rien n’est caché qui ne sera connu.
    Ce que je vous dis dans les ténèbres,
dites-le en pleine lumière ;  ce que vous entendez au creux de l’oreille,
proclamez-le sur les toits.
    Ne craignez pas ceux qui tuent le corps sans pouvoir tuer l’âme ;
craignez plutôt celui qui peut faire périr dans la géhenne l’âme aussi bien que le corps.
    Deux moineaux ne sont-ils pas vendus pour un sou ?
Or, pas un seul ne tombe à terre sans que votre Père le veuille.
    Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés.
    Soyez donc sans crainte : vous valez bien plus qu’une multitude de moineaux.
    Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.
    Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai
devant mon Père qui est aux cieux. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.

PREMIERE LECTURE

« Il a délivré le malheureux de la main des méchants » (Jr 20, 10-13)

Lecture du livre du prophète Jérémie

Moi Jérémie,
    j’entends les calomnies de la foule :
« Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, celui-là, l’Épouvante-de-tous-côtés. »
Tous mes amis guettent mes faux pas, ils disent :
« Peut-être se laissera-t-il séduire…
Nous réussirons, et nous prendrons sur lui notre revanche ! »
    Mais le Seigneur est avec moi, tel un guerrier redoutable : mes persécuteurs trébucheront, ils ne réussiront pas.
Leur défaite les couvrira de honte, d’une confusion éternelle, inoubliable.

    Seigneur de l’univers, toi qui scrutes l’homme juste, toi qui vois les reins et les cœurs,
fais-moi voir la revanche que tu leur infligeras,
car c’est à toi que j’ai remis ma cause.

    Chantez le Seigneur, louez le Seigneur :
il a délivré le malheureux de la main des méchants.

PSAUME 68 (69)

R/ Dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi. (Ps 68, 14c)

C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
Réponds-moi, Seigneur,
     car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse, regarde-moi.

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !